[Infographie] Écologie politique: combien de divisions?

Le 23 août 2010

Les journées d'été des écologistes se sont tenues se week-end. Où en est l'écologie politique en France ? Quelles sont ses divisions ? État des lieux en une infographie.

Les journées d’été des écologistes viennent de s’achever. Si la perspective d’une candidature d’Eva Joly pour la présidentielle de 2012 s’est nettement précisée, les difficultés et les divisions perdurent.

Des assises se tiendront en novembre afin de fusionner les deux mouvements. D’ici là, de nombreux défis vont se dresser sur le chemin des écologistes : unir les 14 000 militants de toutes obédiences sous une bannière unique, transiger entre les différentes volontés d’alliance de leurs leaders, et clarifier la position du mouvement sur l’échiquier politique français.

Voici donc un bref état des lieux du paysage écologiste Français en une infographie.

[Mise à Jour 24/08 - 23h46]

Cette infographie a fait parler d’elle jusque dans les rangs des militants d’Europe Ecologie, et certains ne sont pas du tout en phase avec l’analyse que nous y proposons. Même si nous assumons toujours notre travail, nous reconnaissons les limites de ce mode de traitement de l’information. C’est pourquoi nous reproduisons ici et avec son accord, la réaction d’Adrien Saumier, militant Vert et élu à Marne-la-Vallée.

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Déjà, le titre : “Combien de divisions ?” grâce auquel on continue dans l’antienne tellement années 2000 de ces Verts éternellement divisés alors “qu’ils feraient mieux de parler d’écologie plutôt que de marier des pédés et de fumer de l’herbe“. Les Verts divisés en autant de chapelles que de militants, c’est rigolo dans les Guignols (les courants Écologie et tartiflette, Écologie et surf, Écologie et écologie…), mais quand ça tient lieu d’analyse politique, c’est un peu plus décevant.

Le paragraphe d’introduction insiste à nouveau sur ces supposées divisions et demande une clarification de notre position sur “l’échiquier politique”. C’est quand même un peu énervant cette demande constante d’union. Tous les partis passent leur temps à débattre. C’est plus ou moins visible mais ça fait partie de la vie politique non-autoritaire. Là où c’est la plupart du temps accepté comme faisant partie de la vie du PS, de l’UMP, du PCF… Jamais les écolos n’ont eu le droit de débattre sans qu’on les rappelle à l’ordre. “Soyez unis !” semblaient par exemple nous supplier les journalistes en 2006 quand on faisait tranquillement notre primaire interne pour la présidentielle. Jamais ils n’ont dit ça au PS, à peine un an plus tard.

Je ne vais pas critiquer les chiffres donnés à propos des adhésions. Je n’ai pas eu les mêmes (notamment sur le nombre de Verts qui a fait la démarche d’adhésion à EE) mais après tout, on n’est pas à quelques 1000 près.

Ce qui m’a énervé le plus, c’est la tentative de positionner les “leaders” par rapport à leur supposée sensibilité sur les alliances d’Europe Écologie – Les Verts avec le reste de la gauche et du centre. Je ne m’attarderai pas sur le fait qu’il s’agit en plus souvent de simples “postures” pour se démarquer au sein du parti, pour me concentrer sur les erreurs.

Premièrement, que fait Corinne Lepage dans les “leaders” ? Même si on commence à ne plus compter les anciens et/ou futur ex de Cap 21 qui rejoignent les comités locaux d’Europe Écologie, Corinne Lepage n’a toujours pas acté son ralliement. Mieux, elle voudrait changer tous les meubles et poser ses propres conditions à son ralliement. Croit-elle que nous n’attendons qu’après elle ? Mais je m’égare.

Ensuite, le contenu de ces bulles rattachées à nos chers leaders. J’avoue ne pas bien comprendre. À moins que l’infographie n’ait été faite qu’à partir des 3 déclarations de Nantes sans tenir compte de l’historique politique de chacun. Sans remonter aux années 80, se pencher sur les 2 ou 3 dernières années (qui correspondent au cycle politique qui nous a mené aux succès de 2009 et 2010) aurait été bien utile.

Pour commencer, indiquer que Jean-Vincent Placé est partisan d’une alliance avec “la gauche de la gauche” (que ce terme est con en plus) est un non-sens. Gilles Lemaire, oui, mais pas Jean-Vincent qui vient quand même du PRG. Ce n’est pas parce qu’il a dit qu’il était anti-capitaliste qu’il est au bord de l’adhésion au NPA. Ensuite, indiquer qu’il veut “l’écologie seule”, alors qu’il est justement critiqué depuis longtemps pour être socialo-compatible (une critique que Voynet aussi a essuyé et essuie encore malgré Montreuil [meeting du 16 janvier qui a lancé la campagne Europe Écologie pour les régionales 2010, Ndlr.]) est une erreur. Je ne dis pas qu’il a été le plus fervent partisan du processus Europe Écologie, mais je ne vois pas pourquoi on peut faire cette bulle “Verts seuls”.

Je ne comprends pas non plus la soi-disant sensibilité de Cécile Duflot et Eva Joly : “écologie + PS”. Hein ? Mais à quoi ça correspond ? alors qu’il s’agit en plus des 2 personnes qu’on voyait candidates ! Les 2 qui annoncent un “ticket” pour 2012 se voient taxées de vouloir une écologie accrochée au PS. C’est à n’y rien comprendre.

À la limite, les dernières bulles pour Cohn-Bendit et Lepage est la plus proche de la réalité, même si c’est plus compliqué. La présence du PS rend d’ailleurs fausse cette affirmation. On a passé les 2 dernières années à dire qu’on était pas au PS et Owni nous met une bulle rose ! Qu’est-ce qu’elle fout là ? Si c’est pour dire qu’on devrait pouvoir faire alliance, ok, sinon je ne vois pas ce qu’elle fait dans une infographie censée nous aider à mieux comprendre l’état de l’écologie politique en France.

Analyse initialement publiée sur le blog de Bix, le blog d’Adrien Saumier.

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Elliot Lepers & Martin Untersinger

Télécharger la version haute-définition du poster.

Crédit Photo : meeting d’Europe Écologie à Montreuil en janvier 2010 (DR. Europe Ecologie)

Crédit Photo CC Flickr : Baloulumix.

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